Poitou-Charente : des manifestations ce week-end pour protester contre le projet incohérent de construction de mégabassines

Ce week-end, plus de 50 organisations locales et nationales organiseront un grand rassemblement pour contester les projets de construction de mégabassines. Ces retenues d’eau, destinées à l’irrigation de certaines exploitations agricoles, sont qualifiées d’accaparement. Des débats et des évènement locaux sont également prévus à cette occasion. La préfecture de la Vienne a pris des mesures pour interdire les manifestations autour des bassines de Sainte-Soline et de Mauzé-sur-le-Mignon et a indiqué vouloir augmenter la présence de la gendarmerie. Le lieu exact de ce rassemblement n’a pas encore été communiqué.

Un accaparement de l’eau inadmissible

Alors que la sécheresse sévit en hiver, les projets de bassines pour l’irrigation des exploitations agricoles en été sont plus que jamais critiqués. A cet effet, le collectif Bassines non merci, les Soulèvements de la terre et la Confédération Paysanne appellent à un rassemblement festif samedi dans le Poitou pour protester contre ces projets d’accaparement de l’eau.

Plus de 50 organisations locales et nationales se sont engagées à prendre part à l’événement qui se déroulera en Poitou-Charentes. De nombreux élus locaux, notamment écologistes et de la France Insoumise, ont également annoncé qu’ils seraient présents. Parallèlement à cela, la préfecture de la Vienne a pris des arrêtés afin d’interdire les manifestations dans les zones situées aux alentours des bassins de Sainte-Soline et de Mauzé-sur-le-Mignon.

Des tracteurs et des véhicules agricoles issus des départements de la Vienne, de la Haute-Vienne, du Maine-et-Loire et de Loire-Atlantique se dirigeront vers Lusignan, situé à la frontière des Deux-Sèvres. Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération Paysanne, a annoncé que les engins se rassembleront dans une zone non communiquée, pour préparer la manifestation du lendemain, le samedi.

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Des manifestants déterminés

Les organisateurs ne sont pas intimidés par les mesures mises en place, dont l’un des porte-paroles a été placé sous contrôle judiciaire. Ils sont d’ailleurs « habitués » à ce genre de situation, ayant déjà été confrontés à cela avant la mobilisation en octobre à Sainte-Soline. Les opposants à la réserves d’eau sont invités à se rassembler à partir de 10h le samedi. Des convois de voitures sont organisés depuis plusieurs villes de l’Ouest de la France et une ligne d’information fournira des indications en direct pour les orienter et leur assurer une sécurité maximale.

Nicolas Girod estime que jusqu’à 30.000 personnes pourraient converger à Sainte-Soline, ce qui serait bien plus que lors de la dernière rencontre. Ce projet est encouragé par le contexte climatique actuel, car une « urgence » doit être reconnue face à la sécheresse inattendue qui s’est abattue durant l’hiver et le niveau inquiétant des nappes phréatiques. De plus, Nicolas souligne la convergence des milieux sociaux et écologiques, qui ne peuvent tolérer un score écologique de 49,3 pour la Bassine. Il ajoute que toute discussion est repoussée par ceux qui refusent de reconnaître la démocratie.

A partir de ce vendredi soir, des délégations internationales se réuniront pour débattre des enjeux autour de l’eau. Le samedi, les participants pourront assister à une grande manifestation, ainsi qu’à des concerts le soir. Dimanche sera consacré à des échanges et débats sur la politique de l’eau et l’agriculture industrielle, ainsi que des gestes de désobéissance civile et des exemples d’agriculture paysanne autour du lieu de la manifestation (non encore communiqué).


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