L’hiver 2023 est le plus chaud jamais enregistré en Europe, preuve d’une dérive climatique bien entamée

L’Europe fait face à son hiver le plus chaud jamais enregistré, avec un mercure atteignant 19°C en Pologne et en République tchèque (au lieu de 0°C ou inférieur généralement) et même supérieures à 25 ° C en Italie et Espagne. Jusqu’à présent, au moins huit pays ont enregistré leur journée de janvier la plus chaude de tous les temps.

Des températures hivernales anormalement (très) élevées

2023 commence mal en Europe. Après avoir été secoué par des températures glaciales et la hausse des prix de l’énergie au cours des derniers mois de 2022, le continent est désormais confronté à ce qui a été surnommé « l’hiver le plus chaud jamais enregistré ». Dans certains pays, les températures sont actuellement jusqu’à 15 degrés supérieures à la normale.

Au moins huit pays ont connu leurs journées de janvier les plus chaudes. La nuit du 30 au 31 décembre a été la plus chaude de France depuis le début des relevés. Pendant ce temps, le mercure a atteint des sommets de 25°C dans certaines parties de l’Italie et de l’Espagne et a dépassé la barre des 20°C dans plusieurs régions d’Allemagne, ce qui ne s’est pas produit depuis le début des enregistrements en 1881.

Des records de température ont également été battus dans des centaines de stations de ski, de l’Autriche à la Pologne en passant par la Hongrie. Cette dernière a enregistré son réveillon de Noël le plus chaud. Et le premier jour de l’année, les températures dans la capitale Budapest ont atteint 18,9°C. Dans la chaîne de montagnes du Jura suisse, le mercure a atteint 18°C. Le pays, qui abrite certaines des plus belles pistes de ski d’Europe, se réchauffe deux à trois fois plus vite que la moyenne mondiale, avec une augmentation des températures de 2°C au cours des 150 dernières années.

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Montagnes d’Europe : parfaite représentation de la dérive climatique

Le manque de neige et la chaleur sans précédent, probablement apportée par une masse d’air chaud en provenance d’Afrique de l’Ouest, ont forcé la fermeture de centaines de stations de ski populaires dans les principales zones touristiques. Des Alpes et des Apennins aux Pyrénées, les chaînes de montagnes emblématiques d’Europe sont une destination de vacances d’hiver appréciée. Ces dernières années, cependant, elles sont devenus la parfaite représentation de la crise climatique qui se déroule et de ses conséquences sur les écosystèmes et l’environnement.

« La chaleur record à travers l’Europe au cours de la nouvelle année a été rendue plus probable par le changement climatique d’origine humaine, tout comme le changement climatique rend désormais chaque vague de chaleur plus probable et plus chaude », a déclaré le Dr Friederike Otto, climatologue à l’Imperial College de Londres.

Le tourisme blanc menacé à court terme

Adelboden, commune de l’Oberland bernois et hôte de la Coupe du monde de ski samedi, a annoncé que la course se déroulerait entièrement sur neige artificielle. Mais compte tenu de la situation désastreuse, beaucoup se demandent maintenant si le tournoi peut avoir lieu, car la neige sur les pentes est remplacée par de la boue et de l’herbe. Même à 2 000 mètres, les températures sont ces jours-ci au-dessus du point de congélation.

Une récente étude de l’Université de Bâle a averti que les stations de ski devront accroître leur dépendance à l’égard de la neige artificielle à mesure que le réchauffement climatique progresse ; et compte tenu de la quantité d’eau nécessaire à la production de la neige, d’ici la fin du siècle, la consommation d’eau des stations devrait augmenter d’environ 80 %, jusqu’à 540 millions de litres contre 300 millions de litres utilisés aujourd’hui.

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Ce n’est pas la première fois que des scientifiques mettent en garde contre les répercussions d’un réchauffement planétaire sur les sports d’hiver. Beaucoup pensent que l’avenir des populaires Jeux olympiques d’hiver, un événement qui rassemble tous les quatre ans environ 3 000 athlètes du monde entier pour concourir dans 15 disciplines, est incertain. Selon une étude de l’Université de Waterloo, à la tendance actuelle, une seule des 21 villes qui ont accueilli les jeux au cours des 100 dernières années aura un climat propice aux sports d’hiver d’ici la fin du siècle.


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