Pourquoi le dégel du permafrost est-il une menace gravissime pour l’humanité

Le permafrost, qui est très présent en Alaska et en Sibérie, est gravement affecté par le réchauffement climatique. Les températures moyennes en Sibérie ont augmenté de 2 à 3 degrés ces trente dernières années, ce qui a entraîné un dégel partiel de la surface terrestre. Des chercheurs russes et américains ont découvert que sur une zone plus grande que la France et l’Allemagne réunies, le permafrost fond pour la première fois en 11 000 ans, depuis la fin du dernier âge glaciaire.

Les conséquences géologiques de la fonte du permafrost

Le dégel du permafrost pourrait avoir des conséquences désastreuses pour les populations locales. Les affaissements de terrain, la déformation des routes et la rupture des oléoducs sont quelques-uns des problèmes qui en découlent. Mais les scientifiques s’inquiètent aussi des effets climatiques du dégel du permafrost.

En effet, le pergélisol est riche en carbone et en méthane, un gaz à effet de serre puissant. Si le processus de dégel se poursuit, des milliards de tonnes de méthane seront libérées dans l’atmosphère, ce qui aura des conséquences néfastes sur le climat.

Le danger de réapparition de virus très anciens et très dangereux

Le dégel du permafrost est une source de préoccupation en raison des risques sanitaires qu’il représente. Des études réalisées sur les organismes microscopiques piégés dans la glace depuis des dizaines ou des milliers d’années ont révélé une grande variété de bactéries, d’archées et de virus. En 2014 et 2015, Jean-Michel Claverie, professeur émérite de médecine à l’université Aix-Marseille /CNRS et sa collègue Chantal Abergel ont découvert deux virus dans le sol sibérien, qui avaient plus de 30.000 ans. Ces virus, connus sous le nom de Pithovirus sibericum et Mollivirus sibericum, étaient capables d’infecter les amibes, mais pas les humains.

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Cependant, les chercheurs s’inquiètent particulièrement de la variole, qui a déjà causé la mort de nombreuses populations de la région. D’après Jean-Michel Claverie, il pourrait y avoir des cadavres de victimes de la variole qui sont restés enfouis dans le permafrost, conservés dans un état très bon. (Usbek&Rica, 2021).

Selon des simulations du NCAR, plus de la moitié du territoire recouvert de permafrost pourrait être touché par un dégel d’ici 2050. Les estimations prévoient que le pourcentage pourrait atteindre jusqu’à 90% d’ici 2100.

 


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