En France, la majorité de l’eau potable est obtenue à partir de deux sources différentes : les eaux souterraines et les eaux de surface. Les eaux souterraines, également connues sous le nom de nappes phréatiques, représentent les deux tiers de la production, tandis que les eaux de surface (le reste, provenant de rivières, fleuves, lacs et barrages) fournissent le tiers restant. Un traitement physique, composé de filtration et de décantation, ainsi qu’une désinfection sont généralement nécessaires pour traiter l’eau avant qu’elle ne soit acheminée à une usine de potabilisation. La qualité de l’eau et le type de traitement requis dépendent de sa source d’origine, avec des traitements plus importants pour les eaux de surface.
De nombreuses étapes sont nécessaires au traitement de l’eau
Un traitement complexe est nécessaire pour nettoyer les eaux de surface et leur donner une qualité satisfaisante. Cela comprend un traitement physique et chimique, une désinfection et, dans 25 % des cas, un traitement supplémentaire d’affinage. Ce dernier peut être effectué avec des charbons actifs ou des membranes pour éliminer la matière organique résiduelle et améliorer les caractéristiques organoleptiques de l’eau (sa saveur, son odeur et sa transparence).
Les eaux brutes contiennent divers contaminants et polluants qui doivent être retirés. La matière organique, provenant de la décomposition des matières vivantes, est la principale source de pollution présente dans l’eau et doit être éliminée avant les polluants plus spécifiques tels que les pesticides ou les pathogènes.
Le dégrillage permet d’enlever les plus gros déchets présents dans l’eau. Puis, le tamisage permet d’éliminer les déchets plus petits, tels que le sable. Ensuite, une étape de coagulation/floculation a lieu pour créer des regroupements de matière en suspension qui seront éliminés au moyen de leur poids et ainsi formées en boues. Ces boues sont principalement utilisées en agriculture comme amendement agricole par épandage.
Elimination des particules microscopique et désinfection
Afin d’éliminer les particules invisibles à l’oeil nu, il est nécessaire de passer par une filtration au charbon actif ou au sable. Dans certains cas, des membranes peuvent remplacer le charbon actif, à condition qu’elles soient conformes à l’arrêté du 22 juin 2012, qui garantit leur innocuité et leur conformité. Un traitement de désinfection est ensuite requis, généralement par l’ajout d’ozone. Une étape d’affinage à l’aide de charbon actif peut être nécessaire pour éliminer la matière organique résiduelle et améliorer la qualité organoleptique de l’eau. Pour finir, du chlore est ajouté pour son effet rémanent, qui assure la qualité de l’eau lors de son stockage et sa distribution.
Le chlore comme principal produit de décontamination
Depuis 2003, la chloration est utilisée dans la plupart des réseaux d’eau de France pour sa capacité désinfectante et rémanente. Cela est dû à la demande des autorités de protéger ces réseaux contre des attaques terroristes possibles. En cas de pollution intentionnelle, le chlore détruirait l’agent toxique ou biologique introduit. Par ailleurs, une baisse anormale et rapide du niveau de chlore dans le réseau d’eau permettrait à l’exploitant de détecter cette intrusion suspecte.
Le sulfate d’alumine est parfois employé pour traiter les eaux de surface afin de réduire la matière organique dissoute et les particules en suspension. Cette méthode peut entraîner des fuites d’aluminium dans les eaux du robinet, ce qui peut présenter un certain danger pour la santé. Des études sur l’homme ont établi des liens entre la consommation d’aluminium et diverses maladies du système nerveux. Dans un rapport de 2003, l’Anses a déclaré que les données disponibles ne permettaient pas d’attribuer un rôle étiologique à l’aluminium dans la maladie d’Alzheimer. De plus, l’exposition à l’aluminium par l’eau de boisson ne représente probablement pas plus de 5 % des apports quotidiens d’aluminium par la population française.
L’ozonation, une méthode utilisée pour éradiquer les micro-organismes et réduire les micropolluants tels que les substances pharmaceutiques, peut générer des sous-produits potentiellement toxiques. Par exemple, les bromates, produits lors de l’ozonation d’eaux contenant des bromures, sont considérés comme probablement cancérigènes.
Des conséquences sur la santé humaine et sur les installations
L’utilisation de chlore pour traiter les eaux peut produire des sous-produits soupçonnés de causer des cancers, notamment les trihalométhanes, les acides haloacétiques et les haloacétonitriles. Ces produits sont soumis à des contrôles réguliers, allant d’une vérification annuelle pour les plus petites installations à une fois par mois pour les plus grandes. La Directive européenne 2020/2184 impose un suivi des chlorites, chlorates et acides haloacétiques lors d’un traitement de désinfection par dioxyde de chlore. Cette surveillance doit être mise en place d’ici 2026.
Des modèles ont été développés pour prédire la production de composés et mieux comprendre comment les diminuer voire les éliminer complètement. Cependant, la complexité des processus impliqués et le grand nombre de variables à prendre en compte créent encore des incertitudes importantes. Dans l’attente d’obtenir plus d’informations à ce sujet, il est recommandé de limiter au maximum la quantité de chlore résiduel tout en maintenant une qualité de l’eau satisfaisante jusqu’au point de distribution. Cela permettra de prévenir l’apparition de ces sous-produits.
La station de potabilisation a pour objectif de produire une eau voisine de l’équilibre calcocarbonique pour éviter les ennuis liés à l’entartrage et à l’agressivité. Une eau entartrante peut en effet causer des précipitations de calcaire qui s’accumulent dans les appareils ménagers et une eau agressive peut corroder les métaux des canalisations et entraîner une contamination, comme le plomb, si l’eau est stockée dans les conduits.
La solution pour éliminer le plomb dans l’eau est de remplacer les canalisations en plomb. Dans le but de fournir une eau sûre et conforme à la Directive Européenne 98/83/CE (mise à jour en 2013) qui fixe un taux maximal de plomb de 10 µg/l, les collectivités publiques ont mis en place des programmes de remplacement des branchements publics en plomb.
L’obtention d’eau potable par l’ouverture d’un robinet est un geste quotidien qui nécessite en amont un certain nombre de traitements.
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