Marseille : Les cabanes emblématiques des plages du Prado sur le point de disparaître

Les plages du Prado à Marseille ont accueilli pendant de nombreuses années des bars dansants installés dans des cabanes en bois, qui sont devenus des endroits très populaires pour faire la fête. Cependant, l’État a demandé la destruction de ces bâtiments, car leur construction est considérée comme illégale en vertu de la loi littoral. Les cabanes seront démolies à l’automne et les exploitants sont priés de déménager, y compris l’emblématique « Cabane des Amis ».

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Le symbole marseillais des cabanes

Il y a quelques jours, une annonce a été faite sur les réseaux sociaux. Chaque année à Marseille, cette annonce rappelle l’arrivée imminente de l’été, tout comme les couchers de soleil de plus en plus tardifs, les baigneurs qui se prélassent sur la plage des Catalans et les terrasses qui se remplissent à vue d’œil. Ce vendredi, la Cabane des Amis ouvrira de nouveau ses portes pour une nouvelle saison estivale, devenant ainsi un incontournable des soirées marseillaises en seulement quelques années.

Dans cette charmante petite maison en bois, colorée et abritant un bar dansant très tendance, touristes et Marseillais se retrouvent chaque été pour danser et boire face au coucher de soleil sur la plage. Cet environnement ravit les noctambules. Le même concept est également appliqué dans d’autres cabanes voisines, qui abritent des bars dansants similaires, les pieds dans le sable des plages du Prado. Ces plages artificielles ont été construites en utilisant les résidus des travaux du métro de Marseille.

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Démolition à l’automne

Sous un soleil radieux, la Cabane des Amis rouvre ses portes ce vendredi. Cependant, il y a un détail important à prendre en compte. La Cabane des Amis a reçu l’ordre de déménager. Les fêtes les pieds dans le sable appartiennent désormais au passé : il est temps de quitter la petite maison en bois pour en reconstruire une autre sur une digue, près de l’Huveaune. Sur la cabane, une affiche est placardée sans équivoque : « Permis de démolir ». Depuis quelques semaines, l’État a décidé de procéder à un nettoyage des plages marseillaises et de faire appliquer strictement la loi littoral. Les exceptions marseillaises sont révolues. Il est temps de partir.

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La préfecture des Bouches-du-Rhône confirme : « L’espace balnéaire du Prado, d’une superficie de plus de 50 hectares, a été aménagé et exploité à travers des concessions de travaux et d’exploitation établies à partir des années 1980 lors des travaux du métro. Depuis lors, les plages connaissent une augmentation de la fréquentation, une diversité d’utilisations de la mer et une évolution du littoral. »

De plus, il est ajouté : « L’État et la ville de Marseille se sont dès à présent entendus sur la nécessité de libérer les espaces des plages en procédant à la démolition des constructions en dur, afin de mettre en œuvre la réglementation actuelle de gestion du domaine public maritime. » Hervé Menchon, adjoint au maire en charge de la mer, explique : « Ces cabanes sont considérées comme étant construites sur la mer, sur le domaine public maritime. Cette question n’était pas une priorité pour l’État les années précédentes, mais nous avons reçu l’injonction de démolir les cabanes, notamment les Sablines, le Mama Beach, les Huttes Marines et la Vigie, également connue sous le nom de Cabane des Amis. Nous sommes contraints de procéder à la démolition de ces cabanes. Cela ne peut faire l’objet de négociations. »

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Une cabane sera-t-elle préservée ?

Selon l’adjoint au maire, les bulldozers commenceront leur travail à l’automne afin de ne pas perturber la période estivale. Benjamin Aguad, l’un des fondateurs et propriétaires de la Cabane des Amis, confie : « C’est vrai qu’on ne comprend pas. On va détruire quelque chose à laquelle nous avions donné une identité si forte. C’est incompréhensible. Enfin bon, je ne fais pas les lois. Mais nous avons su rebondir et finalement, c’est un mal pour un bien. Bien sûr, nous n’aurons plus la plage ni un accès direct à la mer. Nous serons sur une dalle, mais avec une vue à 180 degrés sur Marseille. Nous proposerons beaucoup plus de plats et nous aurons plus de tables… »

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Seule l’une des quatre cabanes sur les plages du Prado pourrait échapper à la disparition au nom de son intérêt patrimonial. Hervé Menchon déclare : « D’après ce que je sais, nous avons reçu un avis étrange de la part des architectes des bâtiments de France, qui considèrent que l’architecture des huttes marines représente une image symptomatique de la vie balnéaire d’une époque, notamment avec la proximité de la statue de David. Nous attendons donc de voir s’ils nous autoriseront à la démolir ou non. » Cela pourrait devenir le dernier vestige d’une époque un peu particulière, où la tolérance flirtait avec l’illégalité, et que l’État souhaite aujourd’hui révolue.

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