Une nouvelle méthode de calcul des emissions de CO2 au niveau mondial pourrait permettre de rendre plus efficace la lutte contre le changement climatique

Des scientifiques proposent une nouvelle méthode pour mesurer avec précision les émissions de dioxyde de carbone (CO2) de chaque pays. Les inventaires nationaux des émissions de CO2 ne sont pas toujours fiables, mais l’équipe internationale de chercheurs propose de s’appuyer sur des données collectées à partir du satellite d’observation de la Terre de la NASA, OCO-2, lancé en 2014, et sur un réseau d’observation en surface pour quantifier les concentrations de CO2 dans l’atmosphère.

Une méthode prometteuse pour calculer précisément le CO2 émis par pays

Les méthodes traditionnelles reposent sur l’estimation de la quantité de CO2 émise par chaque secteur de l’économie, comme les transports ou l’agriculture, et sont essentielles pour évaluer les progrès vers les efforts de réduction des émissions. Toutefois, elles nécessitent des ressources importantes, une expertise et une connaissance précise des activités concernées. La méthode proposée par les chercheurs offre une alternative prometteuse pour améliorer la fiabilité des inventaires nationaux des émissions de CO2

Cette méthode a permis de suivre les émissions de plus de 100 pays à travers le monde et fournira des données pour aider les gouvernements à mesurer l’impact de leurs efforts de réduction des émissions. Cette initiative arrive à un moment crucial, car un premier bilan mondial pour évaluer les progrès réalisés depuis l’Accord de Paris sur le climat de 2015 doit être réalisé cette année.

Une meilleure visibilité sur les effets des politiques de gestion des emissions

La méthode proposée par l’équipe internationale de chercheurs pour mesurer les émissions de CO2 de chaque pays pourrait être d’une grande utilité pour les pays qui manquent de données. En effet, les premières conclusions des chercheurs ont permis d’obtenir des résultats pour plus de 50 pays qui n’avaient pas déclaré leurs émissions depuis dix ans. Cette méthode est également utile pour traquer toutes les évolutions dans le bilan carbone, y compris les évolutions naturelles, telles que celles dues aux feux de forêts.

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Les inventaires nationaux sont conçus pour suivre l’effet des politiques de gestion des émissions, mais la nouvelle méthode permet d’aller plus loin en mesurant le cycle complet du carbone. Elle fournit des informations sur le stock de carbone présent dans les écosystèmes, y compris les arbres et les sols. Les émissions dues à la déforestation ont été identifiées comme étant une part disproportionnée de la production totale de carbone dans les pays du sud, tandis que dans d’autres parties du monde, une meilleure gestion des terres et un reboisement ont permis des réductions des concentrations de CO2 atmosphérique.

Les scientifiques estiment que leurs résultats pourront être affinés grâce aux données fournies par le satellite OCO-2 et d’autres sites d’observation de surface, ainsi que par les futures missions internationales dédiées à la cartographie des concentrations de CO2 à travers le monde. Ces données aideront les gouvernements à mesurer l’impact de leurs efforts pour atténuer leurs émissions et à élaborer des politiques plus efficaces pour lutter contre le changement climatique. Avec cette méthode, il est possible de réaliser un bilan carbone complet de chaque pays, fournissant ainsi une vision plus précise et plus complète de l’état de notre planète.


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