Nous approchons rapidement du point de non-retour en ce qui concerne la fonte des glaces au Groenland. Si les émissions de CO2 persistent à leur niveau actuel, il est possible que nous atteignions ce seuil critique avant 2040.
Absolue nécessité de réduire nos émissions de CO2
Une récente étude publiée dans Geophysical Research Letters a averti que le Groenland est sur le point de franchir le point de non-retour. Jusqu’à présent, l’humanité a émis environ 500 gigatonnes de CO2 dans l’atmosphère. Selon cette étude, il suffirait de 1 000 gigatonnes supplémentaires pour provoquer la fonte de toute la partie sud de la calotte glaciaire du Groenland.
Atteindre ce seuil représenterait un point de non-retour. Malheureusement, nous en sommes déjà à la moitié de ce chiffre critique ! Si nous relâchons un total de 2 500 gigatonnes de CO2 dans l’atmosphère, cela entraînerait la fonte totale des glaces du Groenland.
Risque d’élévation du niveau de la mer
La calotte glaciaire du Groenland, qui couvre actuellement 1,7 million de km2 dans l’Arctique, représente une menace majeure. Si elle fond complètement, le niveau global de la mer augmentera d’environ 7 mètres. Cette menace s’est déjà manifestée au cours des 10 dernières années, car la fonte des glaces du Groenland au cours de la décennie précédente a déjà contribué à une élévation du niveau global de la mer d’un centimètre.
Une autre étude publiée dans Nature Communications en 2021 a conclu que d’ici 2100, le niveau de la mer pourrait augmenter de 23 cm rien qu’en raison de la fonte des glaces du Groenland, sans tenir compte de la fonte des autres glaces dans le monde.
Le point de non-retour pourrait être atteint d’ici 12 ans
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont effectué des simulations climatiques sur une période de 20 000 ans, en prenant en compte les émissions de gaz à effet de serre. Les résultats sont sans équivoque : entre des émissions de carbone nulles et des émissions atteignant 4 000 gigatonnes, la réaction des glaces sur le modèle informatique est claire.
La fonte est déjà significative, avec une perte annuelle de 225 gigatonnes de glace entre 2003 et 2016, principalement dans la partie sud du Groenland. Plus la calotte glaciaire fond, plus sa surface est exposée à une altitude plus basse, ce qui accélère encore davantage sa fonte.
Selon les auteurs de l’étude, une fois que le point de basculement aura été franchi avec l’émission de 1 000 gigatonnes de CO2, il sera impossible de faire marche arrière. Même si les émissions de carbone reviennent au niveau préindustriel, il sera trop tard pour que la glace se reconstitue. C’est pourquoi il est impératif de ne pas atteindre ce seuil critique, estimé à 1 000 gigatonnes de CO2.
En 2022, les émissions de CO2 provenant des activités humaines ont atteint 36,8 gigatonnes. Au vu de ce rythme, combiné aux 500 gigatonnes déjà émises, il faudrait seulement 12 à 15 ans pour atteindre le point de non-retour des 500 gigatonnes supplémentaires.
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