Le marché européen des quotas carbone est un outil clé pour la mise en œuvre de la politique européenne d’atténuation du changement climatique, selon The Conversation.
Christian de Perthuis, professeur d’économie à l’Université Paris Dauphine – PSL, a constaté que le prix des quotas ayant augmenté ces derniers mois, l’énergie décarbonée devient plus rentable que celle produite à partir du gaz ou du charbon.
Lorsque la Russie a commencé à occuper l’Ukraine, en février 2022, le quota de CO₂, sur le marché européen du carbone, a été fortement affecté et sa valeur a considérablement chuté. Des rumeurs s’étaient alors propagées, selon lesquelles le système ne résisterait pas à la flambée des prix énergétiques.
Cependant, un an plus tard, le prix du quota se maintient. Depuis le début de l’année 2023, il a augmenté de plus de 15 %. Le 27 février, le prix du contrat à terme à échéance d’un an a franchi la barre symbolique de 100 €/t, et le prix spot, réglé au comptant, a atteint un niveau record de 97 €.
Pour comprendre ce mouvement des prix, il faut se rappeler les principes à l’origine du marché européen des quotas carbone, qui constitue le principal outil de la stratégie européenne d’atténuation du changement climatique.
Le système d’échange des quotas de CO₂ est basé sur un mécanisme de rationnement flexible. Les industriels sont tenus de respecter un plafond global d’émission qui détermine la rareté sur le marché et, par conséquent, la hausse ou la baisse des prix de ces quotas. Dans le cas où il n’y aurait aucune contrainte, le prix de ces quotas tendrait vers zéro.
Les industriels soumis au système ont la liberté de procéder à des échanges de quotas, qui sont des droits à émettre du CO₂. Chaque année, il leur faut rendre le même nombre de quotas qu’ils ont émis de CO₂. Une amende décourageante est imposée si cette obligation n’est pas respectée. Plus le prix du quota est important, plus il devient onéreux d’émettre une tonne de CO₂. Par conséquent, les acteurs du système sont encouragés à diminuer leurs émissions.
Durant la décennie 2010, le dispositif de quota n’était pas nécessaire, car l’objectif climatique de l’Union européenne – une baisse de 20 % des émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2020 – a été réalisé dès 2013, selon l’inventaire européen des émissions. Il n’y avait donc pas besoin d’utiliser un système de quota pour atteindre un objectif qui avait déjà été réalisé.
En réponse à la crise, la Commission a mis en place une « réserve de stabilité » à partir de 2018 qui a retiré des quotas du marché, entraînant une hausse des prix à 20€/t.
Cependant, en décembre 2021, les chefs d’État européens ont décidé de relever l’objectif de réduction d’émission à 55 % pour 2030, ce qui fut officialisé auprès des Nations unies, scellant ainsi cet engagement dans le marbre.
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