Danger imminent : une plage de Gironde fermée à cause de l’érosion et d’un recul du trait de côte de 12 mètres en 48 heures

Le 24 février, le préfet a pris la décision de fermer la plage du Petit Nice, à La Teste-de-Buch dans le département de Gironde, en raison d’un recul du trait de côte de douze mètres en seulement deux jours. Selon un technicien de l’ONF, ce secteur du bassin d’Arcachon perd jusqu’à 30 mètres de terrain chaque année, alors que la moyenne annuelle sur une côte sableuse est de deux à trois mètres. Même si ce phénomène n’est pas considéré comme étant exceptionnel, il reste tout de même très soudain et représente un véritable danger pour les personnes qui s’y promènent.

Une dégradation de la côte en quelques jours

Le 24 février, le préfet de la Gironde a pris l’arrêté de fermeture de la plage du Petit Nice à La Teste-de-Buch sur le bassin d’Arcachon, en raison de la transformation d’une dune à pente douce en une falaise en quarante-huit heures. Cette décision continue à courir jusqu’à nouvel ordre, a déclaré le sous-préfet d’Arcachon, Ronan Léaustic.

L’Office national des forêts, qui administre cette partie de la dune en raison de sa proximité avec la forêt, était inquiet à cause de la dégradation de la côte. Tout s’est accéléré rapidement, ce qui a entrainé l’arrêté car la situation est devenue très dangereuse.

Plages déjà interdites à cause des incendies de l’été dernier

Toutes les plages de La Teste-de-Buch sont actuellement interdites à la suite de l’incendie survenu en juillet dernier. Seul le « plan-plage » du Petit Nice, une aire en recul de la plage disposant de restaurants et de tables de pique-nique, demeure ouvert.

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Caroline Fourcade de l’unité territoriale de l’ONF a déclaré qu’il y avait un réel danger d’ensevelissement pour les personnes se rendant à la plage, qui pourrait durer jusqu’à la fin avril en raison des grands coefficients de marée et des conditions météo marines venteuses avec des vagues souvent supérieures à cinq mètres.

Le phénomène de recul s’intensifie

L’an dernier, il y a eu un phénomène qui a vu le recul du secteur de la Lagune d’une valeur de 48 mètres durant l’hiver, et de 38 mètres l’année précédente, même si un repli de 36 mètres en une seule nuit a été connu. Selon Cédric Bouchet, technicien forestier territorial ONF, les reculs cumulés dépassent les 30 mètres chaque année sur cette partie du bassin d’Arcachon. Ce qui est remarquable, c’est qu’un recul de deux à trois mètres par an est la moyenne annuelle sur une côte sableuse. Pourtant, même si ce phénomène se produit fréquemment sur cette côte, un recul de 100 mètres entre 2010 et 2014 du Petit Nice reste assez exceptionnel. Actuellement, le secteur de la Lagune se trouve être le plus touché par ce phénomène.

Le phénomène d’estuaire

Cédric Bouchet explique que la partie du bassin d’Arcachon est si exposée aux phénomènes d’érosion durant l’hiver en raison des passes du bassin et du positionnement des bancs de sable qui bougent constamment. Un phénomène d’estuaire génère des courants latéraux et des bancs de sable, comme le banc d’Arguin, qui créent des contraintes et dirigent les flux marins vers la côte, ce qui entraîne une érosion plus marquée qu’ailleurs. Il est difficile de savoir si le phénomène s’intensifie à cause du changement climatique. Toutefois, le technicien de l’ONF affirme qu’une montée des eaux n’aurait pas d’impact, alors qu’une plus grande fréquence de tempêtes pourrait être catastrophique, comme l’a montré l’hiver 2013-2014 où il y a eu une succession de plus d’une dizaine de tempêtes.


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