Forte hausse de la mortalité des arbres en une décennie : des chiffres alarmants selon l’IGN

L’IGN tire la sonnette d’alarme après l’inventaire forestier dressé  fin 2022 sur l’évolution de la mortalité des arbres en France depuis 10 ans et sur l’amplification du phénomène en raison du réchauffement climatique.

L’inventaire forestier national : qu’est-ce que c’est?

L’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) est chargé par les ministres du développement durable et des forêts de la réalisation de l’inventaire forestier national, un inventaire permanent des ressources forestières indépendant de la question de propriété (selon l’article R. L.151.1 et I.151.1 du code forestier). Depuis 2017, cet inventaire est reconnu d’intérêt général et de qualité statistique (labellisé CNIS). Les données collectées permettent de déterminer l’état, l’évolution et les potentialités de la forêt française.

Inquiétude grandissante au sein de l’IGN

L’enquête de l’IGN sur la santé des forêts soulève de nombreuses inquiétudes. La mortalité des arbres augmente à un rythme alarmant, ce qui pourrait être lié aux changements climatiques. Les statistiques montrent que la moyenne nationale des arbres morts a grimpé de plus de 50 % en l’espace d’une décennie. L’année 2022 a été particulièrement mauvaise, les tempêtes et autres phénomènes météorologiques extrêmes ayant contribué à cette croissance. Les Hauts-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté et le Grand-Est sont les régions les plus touchées, avec des taux de mortalité multipliés par deux ou trois.

Conséquence du dérèglement climatique

Près d’un tiers du territoire français est recouvert de forêt, soit plus du double qu’il y a deux siècles. Cependant, avec le stress hydrique, les arbres ne poussent plus aussi vite et produisent donc beaucoup moins de bois. Cela pose des questions aux exploitants forestiers, qui sont le deuxième type d’occupation du sol en France, l’agriculture occupant plus de la moitié du territoire.

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La France compte parmi les États européens les plus boisés et la mortalité des arbres s’est accrue de 54 % en dix ans. Le réchauffement climatique et la multiplication des épisodes de sécheresse favorisent les bioagresseurs, notamment les insectes xylophages et les champignons, qui s’attaquent aux résineux, châtaigniers, épicéas communs et frênes. Selon l’étude de l’IGN sur l’inventaire des forêts françaises, un champignon s’attaquant aux frênes est très commun dans l’Hexagone, et s’est propagé, en particulier dans la région des Hauts-de-France, depuis plus de 15 ans. Ces conditions météorologiques extrêmes et l’augmentation des nuisibles menacent donc la forêt française.

Un déséquilibre annoncé entre capacité et besoin

Malgré le fait que la forêt française s’étend sur 17,1 millions d’hectares, ce qui représente 31 % de la surface du territoire, la transition écologique et la nécessité d’une économie décarbonée vont entraîner une plus grande exploitation des ressources en bois. Si les arbres meurent plus vite et produisent moins de bois, un déséquilibre important va s’intaller et devenir un véritable problème.


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