Lancement d’un incroyable projet de navire écologique par la société nantaise Neoline

Après avoir consacré onze années à développer le projet et à trouver le financement, la société nantaise Neoline a annoncé ce mercredi le lancement de la construction du premier navire de marchandises qui sera principalement propulsé par des voiles.

Adhésion de grandes marques françaises

Ce bateau long de 136 m effectuera des allers-retours entre la France, le Canada et les Etats-Unis pour de nombreux clients déjà conquis. Le bateau, dont la capacité est estimée à 190 conteneurs, fournira 12 rotations annuelles entre Saint-Nazaire, Saint-Pierre-et-Miquelon, Halifax au Canada et Baltimore aux Etats-Unis, et devrait être livré à la mi-2025.

Ses principaux clients sont déjà connus, notamment Renault (automobiles), Manitou (engins de manutention), Bénéteau (voiliers), Michelin (pneus), Jas Hennesy (Cognac), Rémy Cointreau (boissons alcoolisées), Longchamp (maroquinerie) et Clarins (cosmétiques).

Premiers pas vers une décarbonation du transport maritime

Ses capacités de propulsion à voiles réduiront de 80 à 90% sa consommation énergétique et ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à un navire similaire. Jean Zanuttini, président de Neoline, s’est réjoui de l’impact de ce projet visant à « proposer des services de transport décarbonés, industriels et compétitifs », et qui a suscité l’adhésion de nombreux acteurs. 

Neoline a choisi le chantier naval turc RMK Marine pour construire leur cargo, installé à Tuzla près d’Istanbul. Les mâts et les voiles en fibre de carbone seront fabriquées par les Chantiers de l’Atlantique, en utilisant leur modèle Solid Sail. Les mâts seront mobiles, ce qui rendra possible de naviguer sous les ponts. Laurent Castaing, directeur des Chantiers, croit fermement en la propulsion vélique des navires de charge. Initialement, le groupement industriel français Neopolia était impliqué, mais ils ne font plus partie du projet.

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Performance et rentabilité

Selon Jean Zanuttini, les engagements pris avec les chargeurs garantissent pour l’instant un remplissage du navire à 80 % de sa capacité à l’aller, et des efforts sont mis en oeuvre pour améliorer la rentabilité au retour en deux ans, malgré le déséquilibre des flux entre la France et les Etats-Unis.

Malgré les aléas du vent, la ponctualité est un enjeu important pour la traversée transatlantique Saint-Nazaire-Baltimore qui est annoncée à treize jours. Pour y parvenir, Neoline dispose de technologies modernes pour aller chercher du vent, et d’un moteur comme joker, en cas d’absence de vent, à des vitesses supérieures.

60 millions d’euros de coûts, et des investisseurs tels que CMA-CGM, Corsica ferries et Ademe Investissement, sont à l’origine de la construction de ce premier bateau, et deux autres sont déjà à l’étude. D’autres projets plus modestes que Neoline existent également, notamment Grain de Sail qui a déjà mis à l’eau un voilier-cargo et réalisé trois traversées, ou la Transocéanic Wind Transport (Towt) avec un objectif de livraison fin 2023. 


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