Mégabassine : cette fausse solution qui pompent les nappes phréatiques et assèchent les cours d’eau

Le problème des mégabassines en France

En 2023, la construction de mégabassines pour l’irrigation agricole en période de sécheresse suscite de vives controverses en France. Ces réserves d’eau géantes provoquent des affrontements entre les forces de l’ordre et les opposants qui dénoncent leur impact sur l’environnement et la biodiversité. Ce samedi 25 mars, de violentes manifestations ont eu lieu à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres.

  • Taille : Les mégabassines s’étendent en moyenne sur huit hectares, soit l’équivalent de dix terrains de football. Les plus grandes peuvent atteindre jusqu’à 18 hectares.
  • Impact sur l’environnement : Ces ouvrages artificiels accentuent la pression sur les ressources en eau et nuisent à la biodiversité.
  • Modèle agro-industriel : Les mégabassines alimentent un modèle dévastateur et inadapté face au changement climatique.

A quoi servent les mégabassines ?

La sécheresse pose la question de l’efficacité des retenues collinaires et des méga-bassines pour aider les agriculteurs touchés par les restrictions d’eau. Entre 2019 et 2022, le gouvernement a accéléré la création d’environ 60 de ces retenues d’eau, mais elles rencontrent une opposition importante, notamment des écologistes et de la communauté scientifique, qui soulignent les impacts environnementaux de ces constructions.

Les agriculteurs plaident pour une meilleure gestion de l’irrigation, en construisant des retenues d’eau soutenues par la FNSEA, le principal syndicat agricole. Les retenues collinaires sont alimentées par l’eau de pluie et le ruissellement, tandis que les mégabassines stockent l’eau pompée dans les nappes phréatiques ou les cours d’eau en hiver.

Cependant, ces bassines rencontrent l’opposition des écologistes et d’une partie de la communauté scientifique, qui mettent en avant les impacts sur l’environnement. Ils considèrent que le pompage des nappes phréatiques en hiver empêche leur recharge et que les pertes d’eau dues à l’évaporation rendent cette méthode inefficace. Les agriculteurs, quant à eux, estiment que le pompage en hiver permettrait de disposer de suffisamment d’eau l’été sans recourir aux nappes phréatiques fragilisées.

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Un rapport de l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture, en collaboration avec l’INRA, reconnaît les impacts environnementaux des bassines et préconise des études au cas par cas avant d’approuver chaque projet.

Certains scientifiques voient ces solutions comme de la « mal-adaptation » et encouragent les agriculteurs à repenser leur système de production en optant pour des cultures moins gourmandes en eau, la polyculture et l’agroécologie pour faire face au changement climatique.

Le contexte climatique alarmant

L’année 2022 a été marquée par de nombreux événements climatiques et écologiques, tels que les feux de forêt, la sécheresse, la guerre en Ukraine et l’inaction politique face au changement climatique. Les mégabassines s’inscrivent dans ce contexte préoccupant et accentuent les inquiétudes sur l’avenir de notre planète.

  • Sécheresse : Dès janvier 2022, la perspective d’une nouvelle période de sécheresse se profilait, mettant en lumière l’urgence de repenser notre gestion des ressources en eau.
  • Mégafeux : Les incendies ont ravagé de nombreux hectares de forêt, provoquant des perturbations aux écosystèmes et à la biodiversité.
  • Guerre : Le conflit en Ukraine a causé d’importantes destructions et des conséquences écologiques désastreuses.
  • COP27 : La conférence internationale sur le climat n’a pas permis de trouver des solutions concrètes à l’urgence climatique, laissant planer un sentiment de déception et d’inaction politique.

Face à ces enjeux majeurs, il est essentiel de remettre en question les choix politiques et économiques qui favorisent un modèle agro-industriel destructeur. Les militants écologistes continuent leur combat pour dénoncer les aberrations écologiques telles que les mégabassines et appellent à une prise de conscience collective afin de construire un avenir plus respectueux de l’environnement et de la biodiversité.

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La répression contre les militants écologistes

Les manifestations contre les mégabassines ont conduit à l’arrestation de plusieurs militants écologistes, dont certains sont jugés pour leur participation aux actions menées en septembre et novembre 2021. Le porte-parole national de la confédération paysanne, Nicolas Girod, a déjà été condamné au paiement d’un euro symbolique en 2021, et d’autres activistes risquent des condamnations.

Les procès de janvier

En janvier 2023, deux personnes sont jugées au tribunal de La Rochelle pour avoir participé au débâchage de la bassine de Cram-Chamban le 6 novembre 2021. Le lendemain, cinq autres personnes, dont trois agriculteurs, comparaissent devant le tribunal de Niort pour l’envahissement de la bassine en construction de Mauze-sur-le-Mignon le 22 septembre 2021.


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