Alerte à la pénurie d’eau en France : La situation est critique ! Risque de sécheresse estivale 2023 plus grave qu’en 2022. Découvrez les départements déjà soumis à des restrictions d’eau.

Lors de la présentation de son bulletin mensuel, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a mis en garde contre le risque de pénurie d’eau en France dans les mois à venir. En effet, les réserves souterraines sont au niveau le plus bas à la sortie de l’hiver, ce qui pourrait entraîner une tension sur la ressource en eau.

Une sécheresse estivale 2023 plus grave que 2022

Selon les prévisions du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), la France pourrait faire face à une sécheresse encore plus grave qu’en 2022 cet été. La probabilité de survenue d’une sécheresse estivale est qualifiée de « forte » sur presque tout le territoire, avec des incertitudes sur les quantités de pluie attendues au printemps.

Le risque est même qualifié de « très fort » dans près de la moitié des départements métropolitains, notamment dans les régions du Centre-Val-de-Loire, du Poitou, de la Picardie, du bassin parisien, de la Haute-Normandie, du couloir du Rhône et de la Saône, des Pyrénées-Orientales et du sud-est de la France.

Ces régions verront leurs réserves d’eau souterraines rapidement diminuées, ce qui entraînera probablement des restrictions d’eau importantes. Seules la pointe de la Bretagne et le Pas-de-Calais présentent un risque « faible » de sécheresse des nappes phréatiques pour cet été. Aucune nappe ne présente un risque « très faible », car les réserves d’eau sont en dessous des normales, ce qui rend l’inquiétude encore plus grande pour la situation de l’eau en France.

Une situation critique à cause d’une recharge hivernale très insuffisante

Cet hiver, la recharge des réserves d’eau a été très insuffisante en France. À la fin du mois d’août de l’année dernière, 93 départements avaient dû mettre en place des mesures de restriction au-delà de la simple vigilance, et 79 étaient en « état de crise ». En début d’année 2022, les prévisions du BRGM pour l’été à venir montraient moins de zones en rouge et en orange par rapport à celles de 2023.

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Seules les régions du Centre-Val de Loire, du Poitou et du sud-est étaient classées en risque « très fort » à l’époque, et avaient été les premières à subir des restrictions d’eau. Cependant, il a été reconnu lors de la présentation du bulletin du mois d’avril que le BRGM n’avait pas été suffisamment pessimiste pour certains secteurs, indiquant ainsi une situation plus préoccupante pour cette année.

Selon le BRGM, de nombreuses nappes phréatiques en France n’ont pas été suffisamment rechargées pendant l’automne et l’hiver, période habituelle de recharge en profondeur. Cette situation est préoccupante car quasiment toute la France est touchée, et cela fait déjà deux années consécutives que les niveaux des nappes sont particulièrement bas, explique Violaine Bault, hydrogéologue du BRGM. Au début d’avril 2023, 75 % des nappes ont des niveaux inférieurs aux normales mensuelles, contre 80 % en mars, et 19 % sont considérées comme très basses.

Malgré un mois de mars plus pluvieux que la normale, l’amélioration a été minime à l’échelle nationale et les déficits accumulés n’ont pas pu être comblés. Seules les régions du bassin aquitain et du massif armoricain ont vu leur niveau de nappe revenir à la normale, grâce à la reprise de la végétation après la sécheresse. Dans le Var, le déficit en eau est même historique en raison de l’absence de précipitations depuis plusieurs mois, tandis que la plaine du Roussillon est également au plus bas en termes de niveau de nappe.

15 départements soumis à restriction d’eau

Environ quinze départements en France sont déjà soumis à des restrictions d’eau en raison de niveaux de nappes phréatiques très bas, avertit Violaine Bault du BRGM. Avec le début du printemps, les niveaux des nappes sont bien en dessous de ceux de l’année précédente et l’impact des pluies sur leur recharge sera limité dans les prochains mois, devenant localisé et ponctuel.

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En avril, la période de recharge prend fin et les nappes entrent dans une phase de déstockage, qui sera accentuée par le retour de la chaleur et la pression des activités humaines telles que l’irrigation. Des arrêtés restreignant l’usage de l’eau ont déjà été mis en place dans le bassin parisien, et des problèmes sont anticipés dans le couloir du Rhône cet été.

Le BRGM appelle à la vigilance dans notre consommation d’eau pour préserver cette ressource déjà fortement sollicitée. Près d’une trentaine de départements sont actuellement en vigilance à travers le pays, et dans une quinzaine d’entre eux, des restrictions d’eau sont déjà en place.  Les Alpes-Maritimes, la Haute-Saône et la majeure partie du Var sont en alerte, tandis que l’ensemble des Pyrénées-Orientales est en alerte renforcée. Une partie des Bouches-du-Rhône est même en situation de crise, le niveau maximal d’alerte sécheresse.

Le nombre de départements soumis à des restrictions a doublé en un mois, avec sept départements ayant déjà mis en place des mesures de restriction au-delà de la simple vigilance en mars. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, prévoit de réunir un comité de suivi hydrologique dans les prochains jours pour traiter cette situation.

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