Comment réduire notre consommation d’eau indispensable à notre survie ?

A l’heure où il devient indispensable et urgent de réduire drastiquement notre consommation d’eau pour anticiper les importantes pénuries d’eau annoncées pour l’été 2023, il convient d’analyser en détail notre consommation « invisible » de l’eau. En effet, bien plus que l’eau que nous utilisons chaque jour pour boire, manger, nous doucher ou faire la vaisselle, il existe une eau que nous ne voyons pas mais que nous utilisons pourtant quotidiennement : il s’agit de l’eau virtuelle. En effet, elle est indispensable à toute forme de production. Ainsi, elle est omniprésente. Quelle est l’ampleur de sa consommation ? Quel est le moyen de la mesurer ? Qu’est-ce que l’eau virtuelle et l’empreinte de l’eau ?  Découvrons-le…

L’empreinte eau : indicateur de notre consommation d’eau directe et indirect

L’environnement est devenu un sujet de plus en plus important dans notre société. Des outils permettent donc de mesurer l’impact des habitudes de consommation des humains sur l’environnement. Parmi ces outils figurent l’empreinte écologique et le bilan carbone. En 2002, l’UNESCO a également mis au point l’empreinte de l’eau, un indicateur de l’utilisation directe ou indirecte de l’eau par le producteur ou le consommateur. Cette mise au point a été réalisée par le professeur Arjen Y. Hoekstra. Elle se calcule du point de vue du producteur (empreinte eau de production) ou du consommateur (empreinte eau de consommation). L’empreinte eau d’un Etat est le volume d’eau douce nécessaire pour produire un bien ou un service consommé par ses habitants. Celui qui consomme plus d’eau virtuelle que ce dont il dispose doit donc importer de l’eau pour répondre à ses besoins.

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L’empreinte de l’eau permet de mesurer les impacts de l’activité humaine sur l’eau à des fins domestiques, agricoles et industrielles. Par exemple, la production d’une tasse de café de 125 ml nécessite 140 litres d’eau, tandis qu’une paire de chaussures en cuir requiert 8 000 litres. Une œuf nécessite 135 litres et un hamburger 2 400 litres. Un tee-shirt en coton requiert quant à lui 2 000 litres d’eau.

Le concept d’eau virtuelle

Le concept d’eau virtuelle fait référence à l’ensemble des consommations d’eau nécessaires pour produire un bien ou un service. Cela signifie que l’eau utilisée pour la production est «virtuellement» consommée ailleurs. Daniel Zimmer, directeur du Conseil mondial de l’eau, a souligné que consommer un kilogramme de blé signifie également consommer un millier de litres d’eau pour le faire pousser.

L’eau virtuelle est un concept inventé par John Anthony Allan du King’s College de Londres, qui analyse les relations internationales au Moyen-Orient. Il a conclu que l’importation de produits pourrait éviter une « guerre de l’eau » dans la région. Ainsi, on peut calculer le volume d’eau virtuelle contenu dans chaque produit agricole et industriel. Par conséquent, certains pays, tels que le Canada, les États-Unis, l’Australie, le Brésil et la France deviennent des exportateurs d’eau virtuelle, tandis que des pays comme le Proche-Orient, le Moyen-Orient et la Chine sont des importateurs d’eau virtuelle en raison de leur déficit en produits agricoles.

Des chiffres impressionnants à l’échelle mondiale

L’empreinte eau d’un produit est le volume total d’eau douce utilisé directement ou indirectement pour le produire et le transformer. Elle permet d’évaluer l’impact environnemental des produits qui nécessitent une forte utilisation d’eau pour leur fabrication.

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L’empreinte eau de consommation humaine à l’échelle mondiale est estimée à 7 452 milliards de m3 par an, soit environ 1 243 m3 par personne. En France, elle s’élève à 1 875 m3 par personne et par an, ce qui représente 110 milliards de m3 d’eau par an. Aux États-Unis, elle est de 2 483 m3 par personne et par an, soit 696 milliards de m3/an. En Chine, elle est de 702 m3 par personne et par an, ce qui représente 883 milliards de m3/an.

En conclusion, au delà des actions que nous mettons en place au quotidien pour réduire notre consommation d’eau, il est intéressant d’analyser les produits de consommation et services fortement consommateurs d’eau (viande, textile, high tech, produits transformés …) afin d’agir également activement sur notre utilisation de l’eau virtuelle et de la réduire.


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