Le choc à venir : la fin imminente du pétrole conventionnel et ses conséquences dévastatrices sur l’économie mondiale

Le pétrole est depuis des décennies la principale source d’énergie au monde, alors que dès 1970, l’épuisement de cette ressource était annoncée. En effet, avec son niveau de consommation actuel, les réserves mondiales s’épuisent progressivement et il devient de plus en plus difficile pour la communauté internationale de mettre en place une transition vers une énergie durable afin de limiter les effets du changement climatique.

L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a publié un rapport annuel fin 2018 où elle tire le signal d’alarme, confirmant ce que Jean Marc Jancovici avaient annoncé depuis plusieurs années : le pic pétrolier est proche. Quand a t-il été atteint ? Quelles sont les conséquences sur les approvisionnements mondiaux dans les décennies à venir ? Quelles conséquences auront-elles sur les infrastructures et l’économie ? Dans cet article, nous allons voir ce qu’est le pic pétrolier et quelle peut être son impact.

Définition du pic pétrolier

Le pic pétrolier n’est pas une notion nouvelle puisque le concept a été mis en avant par Marion King Hubbert en 1956 lorsqu’il a prédit la baisse de production de pétrole aux USA. Selon lui, le pic pétrolier est le moment où la production de pétrole atteint son maximum pour ensuite commencer à diminuer en raison de l’épuisement des gisements de pétrole traditionnels.

En 2008, la production mondiale de pétrole conventionnel a atteint un record à 69 millions de barils par jour, et a diminué de 2,5 Mb/j en moyenne depuis. Le pic pétrolier a donc bel et bien été atteint.

Les conséquences du supply crunch

La consommation continue du pétrole conventionnel provoque un « supply crunch », à savoir un manque d’offre sur le marché pétrolier. Les conséquences de ce supply crunch sont très importantes sur les approvisionnements mondiaux car elles entraînent des hausses significatives des prix et des perturbations des livraisons.

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Pour empêcher un déclin de la production mondiale de pétrole d’ici à 2025, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a estimé qu’il faudrait multiplier par 2 ou 3 les extractions de pétrole de schiste. Or aux États-Unis, le pétrole de schiste continue à perdre de l’argent et représente une solution non viable d’un point de vue économique et financier.

Les conséquences du supply crunch seront donc particulièrement rudes pour l’Europe, qui est très dépendante des importations en matière d’énergie, notamment en provenance de pays membres de l’OPEP. Ces conséquences se traduiront par une augmentation drastique des factures énergétiques, et les infrastructures et systèmes économiques actuels n’ayant été conçus que pour l’utilisation d’une énergie relativement bon marché, ils pourraient être gravement touchés.

Quelles solutions envisager ?

Pour faire face au supply crunch et à la fin du pétrole conventionnel, des solutions doivent être mises en œuvre rapidement pour assurer la transition vers une énergie durable. Certaines actions peuvent être entreprises dès maintenant, telles que l’accélération des investissements dans l’efficacité énergétique, le déploiement des technologies renouvelables, le passage à une mobilité plus propre et respectueuse de l’environnement et l’adoption de technologies innovantes pour remplacer le pétrole conventionnel.

Par ailleurs, des investissements majeurs seront nécessaires pour soutenir l’infrastructure électrique, l’industrie automobile et le secteur des transports publics afin qu’ils puissent offrir des produits et services qui soient adaptés à une économie sans pétrole classique.

Des mesures spécifiques devront également être mises en place pour soutenir les populations les plus vulnérables, et des stratégies de communication et de sensibilisation du public seront également indispensables pour encourager un changement de comportement.

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Avec une volonté politique forte et des mesures concrètes pour accompagner ce changement, le passage à une énergie durable est possible. Il est cependant essentiel d’anticiper et de se préparer maintenant aux conséquences de la fin du pétrole conventionnel.


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