L’idée de Jean Pain, ingénieux et autodidacte, trouve encore des émules plus de 30 ans après sa mort. Il a conçu un système permettant de produire de l’énergie, sous forme de chaleur et de gaz, et de l’engrais à partir de matériaux organiques. Sa méthode, économique et écologique, s’est révélée particulièrement adaptée au contexte du choc pétrolier et séduit aujourd’hui les maraîchers d’Amérique du Nord.
Jean Pain et sa méthode révolutionnaire
Jean Pain décide d’effectuer des recherches dans une méthode appelée le « compost à broussailles ». Il développe ainsi une technique qui permet de produire non seulement de l’engrais organique, mais également de l’énergie et de l’huile de fumier.
Grâce à sa méthode révolutionnaire, Jean Pain a permis aux agriculteurs et aux jardiniers de tirer le meilleur parti des broussailles et des matières organiques pour produire de l’énergie et enrichir leurs cultures. Dans les années 1970, sa découverte a donné naissance à un nouveau mouvement qui s’est répandu dans le monde entier. Aujourd’hui, avec le développement de la permaculture, on observe un regain d’intérêt pour cette méthode.
L’histoire du compost magique de Jean Pain
En 1964, Jean Pain et son épouse Ida s’installent au Domaine des Templiers à Villecroze dans le Var. Ils sont alors chargés du gardiennage de ce domaine de 240 ha, qu’ils peuvent utiliser à leur guise pour produire leur nourriture. Un jardin potager et un petit troupeau de chèvres suffisent à entretenir une vie simple et près de la nature.
Un jour, Jean décide, pour des raisons économiques, de remplacer la paille dans la litière des chèvres par les petites broussailles de la forêt environnante. Quel ne fut pas sa surprise lorsqu’il utilisa cette nouvelle litière compostée sur ses cultures et que celles-ci s’améliorèrent nettement ! Comment expliquer cette différence ? Et si c’était les brindilles, les feuilles, les aiguilles et autres matières issues de cette broussaille qui étaient à l’origine de la nouvelle fertilité de son jardin ? C’est ainsi que Jean Pain a découvert le compost magique qui allait changer sa vie.
Il teste ensuite son compost sur des terrains ingrats, sans aucune végétation, exposés aux rayons du soleil et faibles en humidité. C’est ainsi qu’avec seulement 7 cm de compost recouvert de 10 cm d’herbes sèches, il a obtenu des jardins potagers tout à fait satisfaisants. Ce procédé est malheureusement tombé dans l’oubli malgré sa performance et son efficacité.
Récupérer la chaleur générée par la fermentation
La méthode du chauffage par le compost, développée par Jean Pain, consiste à récupérer la chaleur produite par la fermentation de grandes quantités de broussailles. Ces broussailles viennent du débroussaillage des forêts, nécessaire pour éviter les feux de forêt, et peuvent fournir jusqu’à 1600 tonnes tous les 8 ans pendant 24 ans.
Le bois récolté doit être broyé en morceaux de 8 mm, selon Jean Pain, puis mouillé et monté en tas d’environ 1,5 m de haut et 2 m de diamètre. Une couche de 2 cm de feuilles, de terre, de sable ou de compost est ensuite appliquée sur le tas, ainsi qu’une bâche ou des branchages pour maintenir un taux d’humidité constant.
Après trois mois, un paillis peut être appliqué à la surface et trois mois plus tard, un humus de grande qualité est obtenu et peut être directement incorporé au sol. Grâce à cette technique, Jean Pain a pu chauffer sa serre et sa cabane, et même produire du méthane. Pour récupérer la chaleur, il existe plusieurs systèmes : vertical, horizontal ou en spirale.
Un tas de 50 tonnes produit environ 60°C pendant une période de 6 mois avec un débit de 4 litres par minute. Plus le tas est volumineux, plus la durée de production est longue. Il est possible de relier ce système à un radiateur qui chauffe une serre ou une petite maison. Pour ce faire, il suffit de placer le compost à une position inférieure à celle du lieu à chauffer. Cela n’exige pas l’utilisation d’une pompe, car l’eau chaude va monter naturellement vers le radiateur, et l’eau refroidie retournera ensuite au compost pour être à nouveau réchauffée.
Récupérer le méthane produit
Pour le méthane, un bac hermétique de 25 m3, rempli de matière à compost et d’eau, est placé à l’intérieur d’un tas de broussailles fraiches de 80 m3. Un tuyau est relié au bac pour récupérer le méthane et peut être entouré de tuyaux en polyéthylène pour récupérer la chaleur. Il est important de maintenir une température d’au moins 36°C pour éviter que le processus ne s’arrête. Le méthane est ensuite stocké dans des chambres à air empilées. Un mètre cube de méthane peut, en théorie, produire 4,5 kwh d’électricité.
On estime que 10 kg de broussailles broyées produisent environ 2 m3 de méthane et une quantité d’énergie correspondant à 11.000 calories-kilo, soit l’équivalent d’un litre de pétrole, ainsi que 8,5 kg de compost.
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