Les conclusions alarmantes du dernier rapport du Giec doivent impérativement être la dernière alerte pour une mise en oeuvre immédiate d’actions au niveau mondial

Le Sixième Rapport du GIEC publié en 2022 et 2023 comprend trois rapports principaux et trois rapports spéciaux. Les trois rapports principaux portent sur l’état de la science climatique et les projections des changements climatiques mondiaux, les impacts climatiques, les vulnérabilités et l’adaptation de nos sociétés face aux conséquences du réchauffement climatique, ainsi que sur la lutte contre le réchauffement climatique et les leviers d’atténuation. Les trois rapports spéciaux traitent des conséquences d’un réchauffement à 1,5 degrés et au-delà de ce seuil, des liens entre changements climatiques et usage des terres et des sols, et des liens entre réchauffement climatique et océans et cryosphère. Les rapports synthétisent les connaissances scientifiques sur l’ensemble des enjeux du réchauffement climatique et dans le nouveau rapport publié en mars 2023, on trouve un résumé retraçant l’histoire globale de ce cycle de rapports.

Un réchauffement sans précédent provoqué par les activités humaines

Le dernier rapport du GIEC confirme que le réchauffement climatique actuel est sans précédent et qu’il est provoqué clairement par les activités humaines, en particulier les émissions de gaz à effet de serre anthropiques. Les températures sont supérieures d’1.2 degrés environ par rapport aux moyennes pré-industrielles et augmentent de façon très rapide, trop rapide pour que les écosystèmes puissent s’y adapter. Les différents scénarios du GIEC sont également alarmants, avec des projections jusqu’à +4 à +5 degrés de réchauffement pour 2100 dans les scénarios les plus pessimistes.

Les activités humaines, en particulier la production et la consommation d’énergies fossiles, sont la principale cause des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, avec les secteurs émetteurs de CO2 liés à l’énergie tels que la consommation énergétique des bâtiments, les secteurs industriels et le transport. L’agriculture est également responsable d’une grande part des émissions, en raison de la déforestation mondiale et de l’élevage de ruminants qui engendre des émissions de méthane très importantes.

Des conséquences graves et exponentielles sur les écosystèmes et les sociétés mondiales

Les différents rapports du GIEC mettent en garde contre les conséquences dramatiques du réchauffement climatique sur les écosystèmes et les sociétés humaines. Les impacts du changement climatique sur les écosystèmes sont généralisés, affectant les sols, le cycle de l’eau, la biodiversité et les écosystèmes marins. Les conséquences pour les sociétés humaines incluent des dégâts climatiques et humanitaires, des infrastructures dégradées, des conséquences sanitaires, une diminution de la productivité de l’agriculture et des services écosystémiques rendus par la nature tels que la pollinisation et l’irrigation.

Les risques sont croissants et pourraient être exponentiels si le réchauffement climatique se poursuit, avec des conséquences dramatiques à 2 degrés et catastrophiques au-delà. Le GIEC identifie également plusieurs points de bascule qui pourraient se déclencher à partir de certains seuils de réchauffement, tels que la fonte du permafrost.

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S’adapter aux changements déjà en cours

Le GIEC insiste sur la nécessité de s’adapter aux changements climatiques qui ont déjà des conséquences sur les écosystèmes et les sociétés humaines. Face aux réalités climatiques qui ont déjà beaucoup changé dans la plupart des territoires mondiaux, il est crucial de s’adapter aux nouveaux défis. Les activités humaines telles que l’agriculture, la santé, l’industrie et les politiques urbaines doivent s’adapter pour réduire leurs impacts sur les populations et prévenir les risques. Les écosystèmes vont se transformer significativement dans les prochaines décennies, il est donc important d’établir des plans d’adaptation pour anticiper ces changements.

Protéger les plus fragiles et agir pour la solidarité climatique

Les rapports soulignent que la crise climatique a une dimension sociale et affecte de manière disproportionnée les plus pauvres, que ce soit à l’échelle des citoyens ou des pays. Ainsi, il est crucial de protéger les plus fragiles des impacts climatiques, en mettant en place des politiques de sécurité sociale et en luttant contre les inégalités.

De plus, la solidarité et la justice climatique sont des éléments essentiels pour lutter contre le réchauffement climatique. Les pays les plus riches doivent financer la transition et l’adaptation dans les pays les plus pauvres, tandis que les citoyens doivent contribuer davantage au financement de la transition dans le monde entier. Il est également important de trouver des moyens de réduire les inégalités climatiques et de limiter les émissions de gaz à effet de serre des plus aisés. Ces mesures sont indispensables pour protéger les plus fragiles et agir pour la solidarité climatique.

L’importance d’une approche éco-systémique globale

Les rapports récents sur l’océan et la cryosphère ainsi que sur l’usage des terres ont démontré que la question climatique est étroitement liée à la préservation des écosystèmes planétaires. Pour lutter contre le réchauffement climatique, il est essentiel de protéger les puits de carbone, qui stockent le carbone dans les forêts, les sols et les océans. Il est donc crucial de prendre des mesures pour lutter contre la déforestation, gérer les sols de manière intégrée, changer les pratiques agricoles, protéger la biodiversité terrestre et marine, et préserver les zones sauvages.

La recherche indique qu’une stratégie efficace de préservation de la nature et de lutte contre le réchauffement climatique implique de protéger 30 à 50% des écosystèmes naturels. Le GIEC souligne également le rôle important que peuvent jouer les écosystèmes pour accélérer la lutte contre le réchauffement climatique grâce à des solutions basées sur la nature, telles que la reforestation, la production d’énergies basées sur la biomasse avec stockage du carbone, et une gestion différente des sols agricoles.

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Cependant, ces solutions ne peuvent être efficaces que si elles sont intégrées dans une approche écosystémique globale. Il ne suffit pas de planter des arbres en monoculture pour stocker du carbone. Il faut plutôt réfléchir à des projets de régénération écosystémique cohérents, ancrés dans leur territoire, et déconnectés des logiques marchandes.

La nécessité de la sobriété

Les rapports du GIEC mettent en avant la nécessité de la sobriété pour atteindre les objectifs climatiques. Les solutions techniques ne suffiront pas si nos modes de production et de consommation ne changent pas. Les nouvelles technologies «  »vertes » » ont également des impacts environnementaux importants. Pour parvenir à infléchir la courbe des émissions de CO2 et atteindre les objectifs climatiques, il faut penser à des systèmes qui produisent moins mais mieux pour répondre à nos besoins en réduisant la consommation de ressources ou d’énergie. La notion de sobriété est ainsi clairement évoquée dans les rapports du GIEC pour la première fois.

Les actions nationales et internationales en retard sur tous les enjeux

Le rapport du groupe 3 du GIEC indique que les efforts actuellement mis en place pour atténuer le réchauffement climatique sont très insuffisants. Les émissions de gaz à effet de serre sont en constante augmentation, avec près de 60 milliards de tonnes de CO2 émises chaque année, soit une hausse de 12% depuis 2010 et de 54% depuis 2000. De plus, les politiques climatiques actuelles ne sont pas à la hauteur des promesses faites dans le cadre des accords internationaux et des stratégies de réduction des gaz à effet de serre adoptées par les instances nationales et internationales. Les politiques des principaux pollueurs mondiaux sont moins ambitieuses que les promesses de l’Accord de Paris, qui sont déjà insuffisantes pour rester sous les 1,5 degré de réchauffement climatique.

L’urgence d’inverser la tendance de l’action climatique

Le budget carbone de la planète ne doit pas excéder 500 milliards de tonnes de CO2 supplémentaires pour maintenir la hausse des températures en dessous de 1,5°C. Les émissions actuelles épuisent cette limite en seulement 7 à 8 ans. Pour l’objectif de 2°C, la limite est de 1150 milliards de tonnes de CO2, soit moins de 20 années d’émissions si rien n’est fait pour réduire drastiquement la cadence des émissions.

Le rapport indique que la fenêtre d’opportunité pour lutter contre le réchauffement climatique se referme de plus en plus vite. Pour limiter les impacts climatiques, il est urgent de réduire les émissions de gaz à effet de serre dès maintenant. Cela implique une réduction de 8% par an, ce qui est loin d’être atteint.

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Une transition complexe et un défi démocratique

La réforme climatique est complexe et nécessite des transformations importantes dans notre société. Les rapports du GIEC soulignent la nécessité de sortir des logiques actuelles et de faire évoluer nos modes de production et de vie. La répartition des efforts et des sacrifices est l’un des grands enjeux de cette transition, afin qu’ils soient acceptables pour tout le monde. Cela implique de penser des réformes qui ne pèsent pas trop sur les plus défavorisés.

La lutte contre le réchauffement climatique est donc également un enjeu de démocratie. Les solutions élaborées de manière concertée avec l’ensemble des acteurs de la société sont les plus efficaces pour enclencher des changements. Il est donc important de transformer nos modes de gouvernance pour mieux impliquer les citoyens et les associations dans les prises de décision. Plus de démocratie directe, une démocratie plus décentralisée et participative, à l’image de la Convention Citoyenne pour le Climat, permettraient de développer des propositions politiques et sociales plus consensuelles et d’accélérer la transition climatique. »

Les conclusions du rapport de synthèse du GIEC

Le rapport de synthèse du GIEC met en avant les points clés suivants :
– Le réchauffement climatique est sans précédent et causé par les activités humaines.
– Les conséquences sur les écosystèmes et les sociétés mondiales sont dramatiques et exponentielles.
L’adaptation aux changements climatiques est déjà en cours et la solidarité et la justice climatique sont indispensables.
Une approche écosystémique globale doit être adoptée dans la lutte contre le réchauffement climatique.
La sobriété sera indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique et des changements structurels majeurs doivent être menés dans tous les secteurs.
La transition sera complexe et un défi démocratique.
– Le rapport souligne également la nécessité d’agir rapidement pour faire face aux conséquences dramatiques du réchauffement climatique.


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