L’interdiction des poids lourds polluants d’ici 2040 sera-t-elle suffisante pour réduire les émissions de CO2 et atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050 ?

La Commission Européenne a annoncé le 14 février que les poids lourds qui sortent des usines devront avoir réduit de 90% leurs émissions par rapport à 2019 d’ici 2040. La même année, tous les bus en ville devront être à 100% propres. Cette directive fait suite à la décision prise le 10 novembre par Bruxelles visant à réduire la pollution automobile pour contribuer à l’objectif de neutralité carbone du continent à l’horizon 2050.

Calendrier

Dès 2035, toutes les ventes de voitures neuves essence et diesel seront arrêtées au profit des véhicules entièrement électriques. Tandis que cet objectif donne un signal encourageant aux constructeurs automobiles, il n’est pas assez ambitieux selon les écologistes qui pointent du doigt le lobby automobile et dénoncent le caractère insuffisant de la Directive. En effet, les premiers camions et buses électriques sont encore peu nombreux sur le marché et les petites et moyennes entreprises risquent de ne pas pouvoir fournir les efforts demandés.

La mise en place des normes est progressive, afin que chacun puisse trouver sa place dans l’effort de transition vers l’hydrogène. Ainsi, les exceptions sont tolérées jusqu’en 2023, ce qui ne satisfait pas la majorité des Verts au Parlement européen.

  • 2021 – 2022 : contractualisation entre les États membres et la Commission européenne pour atteindre les objectifs fixés.
  • 2023 : les pays membres devront s’être mis d’accord sur des plans nationaux pour assurer un financement durable et garantir leur respect des engagements.
  • 2025 : certification des véhicules selon leurs performances en termes CO2.
  • 2030 : les bus urbains devront être à 100% propres.
  • 2040 : réduction des émissions des poids lourds de 90%.
A lire aussi  Réchauffement, sécheresse, inondations : à quoi ressemblera la France en 2100 ?

Dérogations et contrôles

La Commission Européenne a prévu des exceptions pour certaines entreprises qui seraient mises à mal par la mise en place des normes trop strictes. Les contrôles se feront par des organismes indépendants certifiés pour garantir le respect des directives. Ces organismes verrouillent et surveillent les systèmes de gestion de la performance des véhicules. Ils effectuent également des tests pour vérifier si les véhicules respectent bien les exigences en matière d’émission de CO2.

Un besoin urgent d’investissement

Face à l’ampleur de la tâche à accomplir pour atteindre les objectifs de 2040, la Commission Européenne réclame des investissements considérables pour lever les obstacles qui restent. Il y a notamment besoin de fonds supplémentaires pour soutenir les PME, transformer les infrastructures et développer des technologiques plus efficaces pour réduire les émissions.

L’Union européenne a déjà apporté son support financier à plusieurs projets innovants destinés à créer des solutions durables pour le transport écologique. Elle œuvre ainsi à promouvoir l’utilisation de véhicules à pile à combustible (FCEV) et de technologies de stockage pour accélérer la transition vers le zéro émissions. La Commission européenne a pris des mesures concrètes afin de mettre un terme aux transports polluants et d’atteindre ses objectifs de neutralité carbone en 2050. Les dirigeants espèrent faire aboutir ce projet grâce à un plan progressif accompagné d’exceptions et de contrôles.

Toutefois, un financement suffisant est indispensable pour que les PME puissent participer à cette transition et assurer ainsi la viabilité du projet.


Nos autres articles sur le sujet

Share via
Copy link