Prendre conscience de notre consommation d’énergie pour pouvoir la réduire efficacement

Devant l’augmentation du coût de l’énergie et la prise de conscience générale de l’épuisement des ressources de la planète, nous sommes de plus en plus nombreux à chercher à tendre vers une autonomie énergétique partielle ou totale. Cependant, il est important avant toute chose, d’analyser notre manière de consommer au quotidien à l’intérieur de nos logements, de constater les postes à forte consommation énergétique et de revoir notre manière d’utiliser l’énergie pour pouvoir mettre en place des solutions alternatives viables sur le long terme.

La part du bâtiment dans la consommation énergétique globale

En France, les bâtiments constituent le plus grand pourcentage (45%) de la consommation énergétique globale. Viennent ensuite les transports (33%), l’industrie (19%) et l’agriculture (3%). Dans le secteur résidentiel, les deux tiers de l’énergie sont destinés à chauffer l’habitat, le tiers restant sert à chauffer l’eau sanitaire, à cuisiner et à alimenter les appareils électroménagers, la bureautique et l’Hi-Fi.

Chaque logement consomme environ 16 000 kW.h d’énergie par an, ce qui équivaut à environ 1700 €. Le chauffage résidentiel représente quant à lui 20,1% de la dépense énergétique totale, ce qui est supérieur à la part de l’industrie (19%).

Le plus fort besoin en énergie est l’apport de chaleur

Près des trois quarts de l’énergie consommée dans les foyers sert à la production de chaleur (chauffage, eau chaude, cuisson). La moitié de l’électricité est utilisée à cet effet. La plupart de cette électricité provient de centrales thermiques à énergie fossile ou nucléaire (gaz, charbon et fioul), dont le rendement et le transport est d’environ 30%. En réalité, l’électricité requiert plusieurs transformations et un transport qui en font une source peu économique pour le chauffage.

Dans un lieu de vie, on s’attend normalement à ce que la température soit plus élevée en été qu’en hiver et que l’on s’habille en fonction des saisons. Un bon niveau de confort n’exige pas de chauffer à des températures excessives. En moyenne, une maison en France a une température de 20°C. L’Ademe suggère 19°C dans les pièces à vivre et 16°C dans les chambres. Une différence de 19°C à 20°C entraîne une augmentation de la consommation énergétique de 7%.

Essentiel pour réduire sa consommation : l’isolation

Le chauffage représente en moyenne les deux tiers de la consommation énergétique des foyers. Comme il n’est utilisé que pendant la saison froide, il est considéré comme un « gouffre d’énergie », avec une consommation journalière moyenne de 60 kWh. Une bonne isolation permet de réduire de 80% les besoins en chaleur. Il existe plusieurs méthodes d’isolation, avec des efficacités et des coûts très différents. Par exemple, l’isolation par l’extérieur est coûteuse et nécessite des travaux importants, mais elle permet de garder le logement à l’abri du froid et de conserver la chaleur solaire dans les matériaux de construction.

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Cependant, les murs ne sont pas les principales sources de déperdition thermique. Il est important de veiller à l’étanchéité de l’air, et de fermer volets et rideau épais pour éviter un investissement dans une nouvelle épaisseur de vitrage. Les ponts thermiques, qui se situent aux jonctions entre la toiture et les murs, et entre les murs et les menuiseries des fenêtres, sont également à prendre en compte.

Des solutions alternatives pour le chauffage

Heureusement, il est possible de réduire ses consommations en isolant sa maison et en réduisant la température ciblée. Dans certains cas, il peut être intéressant d’utiliser une nouvelle source de chaleur, telle que le chauffage à la biomasse (bois, pellet, granulé de bois), qui peut offrir des rendements très élevés et des économies considérables. A noter que l’utilisation de cheminées à foyer ouvert n’est pas très efficace et entraine une pollution supplémentaire.
Utiliser la chaleur du soleil est une excellent alternative pour chauffer sa maison. Les journées étant plus courtes en hiver, le rayonnement solaire est moins puissant qu’en été, mais il reste conséquent. En utilisant un panneau solaire thermique avec un rendement de 60%, on peut obtenir jusqu’à 2 kWh/m² dans le sud de la France et 1,3 kWh/m² dans le nord. L’exposition de l’habitat au soleil et les concepts appliqués aux maisons basse consommation ont également fait leur preuve.

Enfin, l’utilisation de la géothermie, tel que le puits canadien, est une alternative très intéressante et très peu coûteuse.

Isoler l’eau chaude pour améliorer sa conservation

Le chauffage de l’eau chaude sanitaire représente environ 10% de l’énergie totale consommée par an dans un logement, environ 5 kW.h par jour. La première étape est d’isoler la chaudière, le chauffe-eau et les tuyaux qui en émanent. Un chauffe-eau neuf de 200 litres perd en moyenne 1 kW.h par jour, ce qui représente 20% de l’énergie moyenne utilisée. Isoler correctement le ballon permet de réduire cette consommation. Bien que le chauffage solaire thermique possède des intérêts et des limites, l’utilisation du soleil pour chauffer l’eau est bien différente car les besoins restent constants toute l’année et sont 13 fois moins forts que pour le chauffage.
Le système est relativement simple : un fluide caloporteur est placé dans des tubes isolés, exposés à la lumière du soleil qui chauffe le fluide et lui permet de transporter sa chaleur à l’eau. La température de l’eau est conservée plus longtemps si le ballon est correctement isolé. Un rendement de 60% est atteint en moyenne, ce qui signifie qu’avec 1 000 W/m² de rayonnement solaire, un chauffe-eau solaire de 1 m² peut fournir environ 600 W de chaleur. Pour ce type d’installation, lorsque les journées sont plus grises, un système électrique peut prendre le relais.

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Rendre performante la cuisson au quotidien

La cuisson domestique représente environ 6% de la consommation énergétique annuelle, soit environ 2,5 kWh par jour. D’un point de vue énergétique, la cuisson au gaz est la plus efficace, avec un rendement de 60%, tandis que le rendement de l’induction est de 27%, en prenant en compte les 70% de pertes de la centrale et du réseau. Il est également possible de produire de petites quantités de gaz naturel à partir de déchets organiques à l’aide d’un méthaniseur ou d’un biodigesteur.

Pour réduire la consommation énergétique, il est possible d’utiliser la cuisson passive, des jupes isolantes ou encore une marmite norvégienne. Les jupes isolantes permettent de concentrer la chaleur sur la zone à chauffer et de limiter les pertes de chaleur pendant et après la cuisson. La marmite norvégienne est parfaite pour les cuissons longues, car elle conserve la chaleur sans consommer d’énergie supplémentaire.environ

Lumière, électroménagers, informatique : éteindre quand on ne s’en sert pas

L’énergie spécifique est l’énergie dédiée à l’éclairage, aux appareils électroménagers, à la bureautique et à la hi-fi. C’est la seule forme d’énergie dont le besoin est de l’électricité, tous les autres étant des besoins de chaleur. Elle représente actuellement 16,6 % de l’énergie consommée et environ 2 700 kW.h par an, soit 7 kW.h par jour.
La consommation de l’énergie spécifique a doublé depuis 1990, en raison de l’augmentation du nombre d’appareils électriques et électroniques tels que les téléphones et les ordinateurs. Pour réduire sa consommation spécifique, il est conseillé de limiter le nombre d’appareils et de prendre conscience que leurs veilles peuvent également engendrer une consommation importante, même si elle est inférieure à 1 W.
Enfin, la consommation électrique à la fin de la journée est également très importante, puisque la demande en énergie est concentrée sur une courte période. Pour lisser cette demande, il est possible de programmer certains appareils pour la nuit et de profiter de l’énergie solaire photovoltaïque de plus en plus répandue en journée.

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La consommation énergétique dans le logement français est importante. La transition énergétique individuelle exige donc une étape préalable de réduction de la consommation, avant toute considération d’installation de panneaux photovoltaïques ou d’éoliennes. Même si c’est une contrainte, ce n’est pas nécessairement synonyme de privations ou de perte de confort. C’est plutôt une façon de rendre son logement plus efficace en réduisant les pertes d’énergie. En effet, plus de 70% de l’énergie consommée est du chauffage, dont la plus grande partie est perdue lorsque le logement n’est pas correctement isolé. Une fois ces pertes réduites, on peut alors s’orienter vers des solutions moins puissantes, allant des solutions low-tech à des solutions conventionnelles, comme un poêle à bois, un chauffage solaire, un chauffe-eau solaire, une architecture bioclimatique, une éolienne, des panneaux solaires, du biogaz, une marmite norvégienne ou une jupe isolante.


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